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Bibliobus Province de Hainaut

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29 novembre 2013

Femmes exceptionnelles

Lors de notre dernière rencontre, nous avons évoqué quelques femmes exceptionnelles.
 
Souvenez-vous ...
 

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Luc, intrigué par l' affaire DSK, avait jeté son dévolu sur Anne SINCLAIR et lu " 21, rue de la Boétie ".
Anne Sinclair, pendant cette période particulièrement difficile de sa vie, s'est penchée sur la vie de son grand-père, Paul Rozenberg, ami et conseiller des peintres, dont la galerie se situait au 21 de la rue de la Boétie à Paris.
Itinéraire donc de ce grand-père juif, visionnaire, mécène, intime de Picasso, de Braque ... devenu paria sous Vichy.
Anne Sinclair retrace son histoire familiale, dominée par l'art, la guerre et l'exil. Beaucoup d'informations concernant les recherches de son grand-père pour retrouver les tableaux volés par les Allemands.
 
Manifeste donc d'une journaliste de talent,qui reprend sa vie en main à 63 ans, et qui rend hommage à son grand-père.
 
Luc (non renseigné sur le contenu de l'ouvrage) aurait souhaité découvrir davantage la personnalité de la journaliste et a été un peu "soûlé" par toutes les précisions picturales de l'ouvrage.
 
Annie avait choisi un grand nom de la littérature : Anaïs NIN (née en 1903) célèbre pour ses fameux Journaux intimes comme voyages intérieurs.
 " Etre une femme " : recueil de textes dans lequel Anaïs Nin réfléchit sur la condition féminine, aborde aussi l'érotisme féminin. Entre articles, conférences et interviews, elle décrypte la place de la femme, son sentiment de culpabilité, sa volonté créatrice.
Quelques-unes de ses thèses - auxquelles Annie  semblait adhérer totalement :
Tout est possible quand on veut.
Créer, concrétiser quelque chose.
Transgresser les règles.
Choisir.
Prendre en main sa destinée.
 
Quel programme exceptionnel pour 2014 . En avant, les femmes ! Les hommes aussi, bien évidemment !
 

41Q74AGX62L__Liliane avait lu avec beaucoup de plaisir " De la part de la princesse morte " (1999) de Kanize MOURAD.
roman historique dans lequel la romancière, journaliste et  elle-même, fille de la dernière sultane de Turquie, raconte la vie de sa mère.
C'est une épopée historique passionnante : la Turquie, le Liban, l' Inde ...
Beaucoup d'ambiance, de détails évocateurs (tissus, parfums ...), de coutumes. Une intrigue palpitante.
Un authentique parcours. Beaucoup d'humanité.
 Un beau roman à offrir !
 
Michel, inconditionnel de Jane Austen, avait plongé sur un roman américain, " Le Club Jane AUSTEN " (2007) de Karen Joy FOWLER.
Californie. Eté caniculaire. Cinq femmes et un homme se réunissent régulièrement pour échanger leurs impressions sur l'oeuvre de la grande romancière anglaise. Mais, en fait, le Club est en mal d'amour !
Tout est prétexte pour analyser les pensées secrètes des membres du club : leurs liaisons, leurs doutes ...
Et l'étude de Jane Austen ( à la grande désillusion de Michel ! ) passe au second plan.
Trop d'intrigues à la façon  "Desperate Housewives" !
 
Console-toi, Michel; la fois prochaine, tu seras comblé !
 

Jacqueline avait été séduite par le personnage d' Hélène GRIMAUT.
Dans " Variations sauvages " (2003), la célèbre pianiste nous raconte son parcours : son enfance rebelle, sa découverte de la musique, sa rencontre avec le piano, sa passion pour Chopin ... et son amour pour les loups !
A la fois harmonie musicale et symbiose animale.
D'après Jacqueline, une autobiographie fascinante empreinte de psychologie et de mysticisme.  
 
Edith n'avait pu se réduire à un choix unique. Elle avait préféré nous offrir toute une série de femmes extraordinaires qui avaient fait l'objet d' un grand entretien à France-Info et dont les témoignages avaient été recueillis
par Célyne BAYT-DARCOURT dans " Femmes d'exception " paru en 2010.
Citons-en trois.

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Florence ARTHAUD, femme libre, figure incontournable de la voile française, qui a fait ses preuves dans un milieu d'hommes, qui a remporté la mythique route du rhum et qui a ouvert la voie à une nouvelle génération de femmes skipper.
Qui s'occupe aussi d'une fondation d'accès à l'eau potable...
 
Dorine BOURNETON.
A 16 ans, seule survivante d'un crash aérien, elle perd l'usage de ses jambes. Et quatre ans plus tard, elle décroche son brevet de pilote. Ce qu'aucune handicapée n'avait réussi avant elle. Elle parvient ensuite à légaliser le pilotage professionnel chez les paraplégiques.
 
Régine FRIEDMAN, qui a vécu dans le ghetto de Varsovie et dont la vie a été marquée  par les persécutions, la faim, le froid et qui s'en est sortie à force de courage, de sang-froid et d'inventivité.
 
Martine, avec beaucoup de sensibilité, nous avait présenté " Mon coeur qui bat et qui n'est pas le mien " 
 d'Aline FEUVRIER-BOULANGER .

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Témoignage d'Aline qui a 18 ans a le coeur épuisé. Elle souffre d'une malformation cardiaque. Comme son père et son grand-père qui ont été emportés par cette même malformation.

 

Aline attend un donneur compatible. Et, après une nuit d'attente, un inconnu lui a donné son coeur...

 Ce témoignage est un hymne au don d'organes, une tentative d'éveil des consciences, une alerte sur la pénurie des donneurs.

Une renaissance dans un livre émouvant.

 

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24 octobre 2013

Fureur 2013

Ça se  passait au Centre culturel de Presles pour la Fureur de lire le samedi 12 octobre

 

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Un thème : les héros de notre enfance

Toutes les photos dans le diaporama "Fureur 2013"

16 octobre 2013

NOCTURNE LE 13 NOVEMBREOUVERTURE JUSQU'À 21H LA

 
 


NOCTURNE LE 13 NOVEMBRE
OUVERTURE JUSQU'À 21H



LA CROIX-ROUGE A LE PLAISIR DE VOUS INVITER À SA GRANDE
Bouquinerie 2013

 

DU MARDI 12 AU DIMANCHE 17 NOVEMBRE 2013, DE 9H À 18H
GRANDE VENTE DE LIVRES D'OCCASION ET TOUS GENRES

 

Venez découvrir plusieurs dizaines de milliers de livres en bon état, triés, classés par ordre alphabétique, par catégories et vendus à petits prix au profit des actions de solidarité de la Croix-Rouge de Belgique.

Le profit de cette vente aidera la Croix-Rouge à développer des activités de proximité en faveur des personnes qui en ont besoin.


QUAND VOUS ACHETEZ UN LIVRE,
VOUS AIDEZ LES PLUS VULNÉRABLES!
 

ADRESSE
Croix-Rouge de Belgique
Rue de Stalle 96
1180 Bruxelles

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Copyright © 2013 Croix-Rouge de Belgique, All rights reserved.
Vous recevez cet email car vous avez marqué votre intérêt pour la Bouquinerie de la Croix-Rouge de Belgique

Croix-Rouge de Belgique Rue de Stalle, 96 Bruxelles 1180 Belgium
16 octobre 2013

Le rentrée des "Livres vagabonds"

Pour ce premier rendez- vous, Edith a évoqué  un ouvrage d' Henri GOUNELLE (dont Luc - si ma mémoire est bonne- nous avait parlé) : "Les Dieux voyagent toujours incognito".

Paris. L'été. Un suicidaire, qui a peur de vivre et qui n'ose pas ..., est sauvé par quelqu'un qui va le contraindre à exécuter plein de choses qu'il n'aurait jamais osé entreprendre seul mais dont il rêvait cependant.
Réflexions donc sur nos inhibitions, nos conditionnements. Et sur les moyens de s'affirmer et de vivre pleinement sa vie.
En avant, donc. Agissons !
 

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Martine,elle, avait été attirée par "La petite Fille qui aimait la lumière" de Cyril MASSAROTTO : roman qui traite, avec délicatesse, de la transmission, de la relation filiale "choisie".
 Un vieil homme, barricadé dans sa maison, au coeur d'une ville déserte, après un génocide ?, recueille une petite fille blessée.
Le vieux lui raconte la beauté de la vie, les possibilités du futur alors qu'elle lui offre de savourer le présent.
Tendresse. Emotion. Nostalgie ...
 
Michel, amoureux inconditionnel de Lisbonne, avait choisi le délicieux  recueil " Le Goût de Lisbonne "de Jean-Noël MOURET.
Découverte de cette ville magnifique en compagnie de célèbres auteurs portugais contemporains.
Une façon littéraire et savoureuse de (re)découvrir Lisbonne à travers ses ambiances, ses odeurs, sa cuisine, ses traditions ...
Déguster un vieux porto avec A. TABUCCHI ou un mille-feuilles avec J. SARAMAGO ...
 Ah, décidément, je rêve de Lisbonne. Pas vous ?
 
Marie-Noëlle avait opté pour un romancier américain, John WILLIAMS. Pour son roman "Stoner".
Le héros, né pauvre dans une ferme du Missouri, fin du 19ème siècle, est envoyé à l'université par son père (au prix de quels efforts!) pour y étudier l'agronomie. Mais William découvre la poésie et la littérature et devient professeur.
Rupture sociale et douleur .
Vie austère en apparence mais ardente en secret.
Plongée dans l'intimité d'un être intègre mais qui se trompe aussi d'histoire d'amour ...
Désillusion et mélancolie. Roman très émouvant.
 

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Jacqueline avait lu, avec bonheur ( bon nombre de critiques professionnels ne partagent pas son avis mais ce qui compte ici, c'est l' opinion de Jacqueline) ." La Première chose qu'on regarde" de  Grégoire DELACOURT. Vous vous souvenez de "La Liste de mes envies" ? C'était lui !
 
Bref récit d'une histoire d'amour. Sous les apparences se cachent des personnages fragiles. Turpitudes de la vie et rêves de lendemains souriants...
 
Jacqueline s'était plongée aussi dans un thriller danois " Le dernier Homme bon" de A.J. KAZINSKI.
Une légende juive sert de  fil conducteur à cette histoire.
Un tueur sévit à travers le monde avec comme cibles des bienfaiteurs de l'humanité : les Justes.
Sur le dos des cadavres, une marque indéfinissable. Un négociateur de la police de Copenhague aidé par une astrophysicienne vont tenter de décrypter cette énigme.
Suspense et psychologie jusqu'au dénouement !
 

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Annie s'était enthousiasmée pour "La Servante insoumise", 1er roman réussi, de Jane HARRIS.
L'Ecosse au 19ème siècle.
Fuyant un passé sordide, la toute jeune Bessy trouve dans un manoir une place de servante auprès de la toute ravissante Lady Arabella. Celle-ci se pique d'étudier les moeurs des domestiques. Et, à cet effet, elle exige que Bessy consigne tous ses faits et toutes ses pensées intimes par écrit... Entre ces deux êtres esseulés, un lieu fort se tisse. Mais, peu à peu, La maîtresse perd la tête et Bessy domine la situation...
Description des bas-fonds et des moeurs étriquées ou débauchées des notables écossais.
Style alerte, qui ne manque pas de piquant. Et suspense au programme.

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" La servante du Seigneur" de Jean-Louis FOURNIER, romancier que Rose-Marie connaît bien. Spécialiste de l'auto-fiction.
Mais cette fois, le récit ressemble un peu trop à un règlement de comptes.
La fille de l'écrivain était belle, intelligente, drôle ...
Mais elle croise la route d'un "chrétien" et se métamorphose en femme sévère, dogmatique, autoritaire et grise ...
 
Récit court, intimiste, qui mêle souvenirs heureux et présent douloureux.
La réponse de la fille à son père est intéressante et peut susciter des polémiques...
 
 
 Les Chagrins", aussi, de Judith PERRIGNON,
Chagrins des uns et des autres...reliés... mais que chacun porte seul.
Helena, murée dans son passé : enfermée à la prison de la Roquette, après que son amant l'ait abandonnée et où elle a accouché d' Angèle, élevée par sa grand-mère.
Les voix se mêlent. Quête filiale. Sensibilité et désenchantement. Roman que Rose-Marie a aimé.
 

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Pour clôturer, j'évoque le court récit - très réussi- de notre compatriote, Michel CARLY, éminent spécialiste de SIMENON.
Est-ce la pipe (de Maigret) ... qui l'a conduit à celle de MAGRITTE ?
Toujours est-il, que notre écrivain, fort de multiples renseignements recueillis dans les biographies, les archives, les interviews ... s'est glissé dans la peau de Magritte et nous livre ce récit audacieux : "Moi, René Magritte".
Carly recrée Magritte : ses émotions, ses pensées, ses images fondatrices (son père en chapeau melon et costume noir), ses inspirations picturales...
De son enfance dans le Hainaut (Gilly, Châtelet, Charleroi ...) vers ses débuts de jeune dandy artiste à Bruxelles. Et ensuite, son irruption dans la mouvance surréaliste à Paris...
Carly nous livre un portrait inoubliable de Magritte dans un style à la fois très métaphorique bien que très épuré.
L'art d'écrire de Carly épouse l'art de peindre de Magritte : une réussite !
23 septembre 2013

Radio Panik

Radio Panik est une radio libre qui émet sur Bruxelles et qui se définit comme une radio associative, engagée, multi et interculturelle.  Depuis 2009, elle propose une programmation "transversale" consacrée à un thème particulier.  Programmation originale qui multiplie les points de vue et explore un sujet sous un angle différent.

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Radio Panik a eu la bonne idée de nous transmettre des DVD audio qui reprennent une selection d'émissions de ces programmations afin d'en faire profiter les lecteurs du bibliobus.  Nous avons ainsi 3 thèmes à vous faire découvrir : la question des genres, les relations entre les sciences et la société et le dernier sur les langues.  N'hésitez pas à vous renseigner auprès des bibliothécaires et à complèter, pourquoi pas, les sujets développés avec les ouvrages de nos collections. 

http://www.radiopanik.org/spip/

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20 septembre 2013

Fureur de lire

Le samedi 12 octobre à partir de 14 h.

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Dans le cadre de la Fureur de lire, le service des bibliobus organise en partenariat avec le Centre culturel d'Aiseau-Presles, un après-midi autour de la thématique "Mon livre, ce héros".

 En collaboration avec la Maison des jeunes "Les Castors", Lire et Ecrire Aiseau et la DGAC

 

 Programme de l'après-midi

-  Présence du Bibliobus (le prêt de livres sera possible)
-  Atelier calligramme géant ;
-  Création de boîtes en papier à partir de livres oubliés ;
-  Présence du petit cabinet de curiosités poétiques (écriture de textes sur mesure !)
-  Animation autour de livres-jeux ;
-  Lecture d’albums pour les petits ;
-  Exposition de livres-objets
A 14h30 et à 15h30 : initiation à la calligraphie
16h : venez raconter vos souvenirs de héros à notre micro ;
17h30 : spectacle de lecture à voix haute pour enfants dès 6-7 ans et leurs parents.

Voir aussi ci-dessous

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11 juin 2013

Une bibliothèque dans un train

Dans les rues de Curitiba au Brésil, un drôle de véhicule sillonne la ville : un ancien wagon de train réaménagé en bibliothèque propose aux passants de découvrir gratuitement des ouvrages.

Lire la suite : http://www.mycoop.coop/sinformer/des-initiatives-pour-lhomme/un-train-reconverti-en-bibliotheque-itinerante-trouve-une-nouvelle-jeunesse-au-bresil/

 

22 mai 2013

Syngué Sabour

Evocation de " Syngué  Sabour " ( Pierre de patience ) , court mais intense roman d' Atiq Rahimi,
par le club de lecture, Les Livres vagabonds.

Prix Goncourt 2008
 

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Trois phrases d'auteurs, en exergue, donnent le ton. Il y est question d ' "une poétesse afghane sauvagement assassinée par son mari", de l'importance du "corps" et de l'universalité du sujet : "quelque part en Afghanistan ou ailleurs". 
 
Beaucoup de choses sont déjà annoncées ...
 
Pendant la guerre en Afghanistan, au pied des montagnes de Kaboul, une jeune femme veille, dans une chambre, son mari dans le coma.
Décor minimaliste. Ecriture minimaliste.
Echos et ingérences guerrières.
Peu à peu, la voix de la femme va percer le silence, va défier ce mari inerte (devenu sa pierre de patience : dans la mythologie perse, pierre magique que l'on pose devant soi pour déverser ses souffrances, ses douleurs, ses secrets ... Et la pierre absorbe jusqu'au jour où elle éclate... Et ce jour-là, on est délivré).
 
Plusieurs thèmes émergent.
 
La question du corps est essentielle. Celle du corps des femmes plus encore.
Ce corps à qui appartient-il ? A la femme ? A sa famille ? A la société ? A la religion ?
La femme est d'abord soumise. Et c'est en prenant conscience de son corps, de son désir et de son plaisir, qu'elle prend conscience de son individualité.
 
Mise en évidence aussi de la libération et de l'émancipation par la parole.
 
Sont évoqués aussi, dans ce long monologue, la vie quotidienne, le poids de la tradition, de la religion, de la loi du père ...
 
Une finale paroxystique, librement et différemment interprétée ...
 
A découvrir !
6 mai 2013

Du papier à la toile

 

LE LIVRE

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Un de ses amis, le marquis de Croismare, s'étant intéressé au sort d'une jeune femme qui demandait à sortir du couvent où elle avait été placée contre son gré,

Diderot eut l'idée facétieuse, en 1760, de lui adresser des lettres prétendument écrites par la religieuse qui lui demandait secours. Le marquis tomba dans le piège, une correspondance s'ensuivit, et l'écrivain, pris à son propre jeu, finit par composer les mémoires queSuzanne Simoninétait censée avoir écrits à l'attention de Croismare.

« Effrayante satire des couvents » - la formule est de Diderot-,ce roman d'une destinée malheureuse est d'une impitoyable vérité. Mais d'une vérité également engagée, car derrière la voix de Suzanne résonne celle de l'auteur lui-même, qui ne consent pas à voir l'épanouissement humain entravé par l'enfermement ni les exigences de la nature bafouées par la complaisance conjointe des familles et de l'église. Dideroty est présent tout entier.                                                                                                      

 Claire Jaquier

LE FILM

Réalisateur : Guillaume Nicloux,. Acteurs : Pauline Etienne, Isabelle Huppert, Louise Bourgoin, Pascal Bongard, Martina Gedeck, Agathe Bonitzer, Gilles Cohen, Alice de Lencquesaing, Françoise Lebrun,

 

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Quand avez-vous lu le roman de Diderot pour la première fois ?
A l'adolescence. Cet âge où l'on reçoit les œuvres de plein fouet, sans que rien ne vienne amortir le choc. Le livre a laissé en moi une trace profonde, pendant des années, voire des décennies. Mais entre le désir de franchir le cap et la faisabilité de l'adaptation, il peut s'écouler un certain temps. Il m'en a fallu pour envisager le roman sans l'étiquette anticléricale qu'on lui collait…/… Il me semble qu'au cœur du roman, il y a surtout un réquisitoire contre l'intolérance et une ode à la liberté. 

Quelle sont les résonnances contemporaines de ce livre publié à titre posthume en 1796 ?
Si l'on veut bien regarder plus loin que notre petite France rassurante, on s'aperçoit que des sociétés patriarcales moyenâgeuses continuent d'opprimer à tout-va. Quand ma fille adolescente a lu La Religieuse, elle a été frappé de voir combien l'actualité lui faisait écho. A ce moment-là, on parlait beaucoup d'une jeune femme à qui son mari avait coupé le nez et les oreilles, en toute légalité. On pourrait multiplier les exemples : en Inde, au nom d'une tradition hindouiste, des femmes sont encore brûlées vives sur le bûcher funéraire de leurs défunts maris. Vous voyez beaucoup de différences avec certaines pratiques d'il y a deux siècles ?
Diderot a pointé deux grands maux qui persistent encore aujourd'hui : l'impossibilité de vivre sa religion comme on l'entend et l'hégémonie masculine.

Avez-vous été tenté de transposer l'action à notre époque ?
Non, car j'avais envie de travailler cette langue du XVIIIe. La difficulté était de savoir comment la faire sonner avec modernité. Comment la rapprocher de nous pour qu'elle nous parle, au plus près. Je suis reparti du texte lui-même, parfois pour mieux s'en éloigner. La Suzanne Simonin de
Diderot subit et souffre du début à la fin. C'est le portrait d'une victime : la femme dans le milieu carcéral du couvent. Pour éviter tout systématisme, j'ai voulu offrir au personnage une palette beaucoup plus large, en faire une combattante plutôt qu'une souffre-douleur. Ma Suzanne se rebelle mais sans renoncer à sa foi. Dieu n'est pas son ennemi, contrairement à ceux qui l'empêchent de vivre sa religion hors du cloître. Avec le scénariste Jérôme Beaujour, nous avons aussi ajouté une dimension romanesque au récit en introduisant la question de la filiation. Ce thème des ancrages familiaux me fascine depuis toujours, et il avait le mérite d'amplifier l'empathie que l'on peut ressentir pour Suzanne.

Vous dites qu'il s'agissait de « trahir le plus fidèlement possible » le roman...
Une adaptation implique des strates d'interprétations successives, donc de la trahison, forcément. Je me suis réapproprié La Religieuse lors d'une deuxième lecture, en notant de manière instinctive et spontanée les scènes, impressions, images qui me marquaient le plus. A partir de ces données, j'ai commencé à tisser une suite, une progression et à introduire les éléments romanesques dont j'ai déjà parlé. Le personnage principal m'a inspiré autant que le cadre dans lequel il évolue : cet univers carcéral, ce monde clos dans lesquels certains ont besoin de s'enfermer pour faire tomber les murs de leur esprit.

Contrairement à Rivette, dont la Suzanne Simonin jouée par Anna Karina se suicidait, vous choisissez de finir le film sur une note d'espoir. Pourquoi ?
Cela aurait été trop facile d'aller vers la noirceur. Trop simple de la voir renoncer après avoir tant combattu. Je trouvais légitime de lui permettre de profiter de sa libération : ce n'est pas anodin si l'un des derniers plans du film s'ouvre sur la nature. Au moment de conclure, cette fin ouverte et panthéiste s'est imposée elle-même.

Entretien : Mathilde Blottière ; http://www.telerama.fr/

 

18 mars 2013

MJ "Les Castors" et la St-Valentin

 

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Des déclarations d'amour romantiques ou osées, des plus classiques ou des plus drôles mais toujours dites avec coeur !

 Voir toutes les contributions dans l'album.

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