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Bibliobus Province de Hainaut
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27 août 2012

Lire et écrire Charleroi-Sud Hainaut

Le groupe de Lire et Ecrire Charleroi-Sud Hainaut d'Aiseau-Presles en partenariat avec le bibliobus vous présente le travail réalisé autour de la visite au Mémorial national du Fort de Breendonk.  Les textes écrits par les apprenants ont été rédigés volontairement à la première personne afin de mieux rendre compte du quotidien et des souffrances vécues par les prisonniers.  Les informations ont été recueillies lors de la visite ainsi que dans les livres mis à la disposition du groupe. 

Dés notre arrivée à Breendonk, nous sommes immédiatement pris par l'ambiance et il ne nous a pas été difficile de s'imaginer l'accueil réservé aux prisonniers

 

Image Breendonck

 

 PRISONNIER MATRICULE 003

Un matin, je sors de la maison pour essayer de trouver de la nourriture pour les enfants.
Tout d’un coup, deux policiers de la gestapo m’attrapent et m’emmènent au commissariat. Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Ils me poussent dans un coin, ils m’attachent les mains et les pieds et me laissent une heure. Ensuite ils me hurlent des questions dans les oreilles en allemand. Je dis « non, je ne comprends pas! ». Ils me conduisent alors dans une prison.
Le premier jour, je suis enfermé dans une petite pièce de 1.9m sur 1.5m. Le plafond est fait de grillage en fer. Il y a une planche pour dormir, j’ai les chevilles attachées. Ça sent mauvais, il n’y a pas de toilette. À cinq heures, les gardiens viennent pour l’appel. J’ouvre des yeux horrifiés quand je vois les autres prisonniers. Certains ne pèsent plus que 45 kilos. On nous emmène à la douche! De l’eau glacée, pas de savon. J’ai froid et je dois mettre la tenue obligatoire bleue et grise lignée. Nous partons sans manger sur le terrain de travail. Nous devons pelleter la terre et la mettre dans des petits wagons que nous devons pousser. Cela, toute la journée, par une chaleur torride et un soleil de plomb. Enfin, on nous jette un morceau de pain sec et un peu d’eau.
Le soir, fourbu, triste car deux de mes camarades sont morts d’épuisement. Je m’installe sur la planche, je ferme les yeux, je pense à ma famille, je rêve de liberté. Déjà trente jours dans ce camps. J’étais un jeune homme plein de force et de vie. Aujourd’hui, je suis faible et malade. J’ai de plus en plus de mal à travailler.
Un jour, j’ai refusé de me lever, on m’a mis en cellule d’isolement. Je ne peux plus sortir qu’une fois par jour, pour vider les déjections. Je ne peux plus manger car je suis trop malade. Je suis très maigre, mes amis sont tous partis, je n’ai plus d’espoir!
 
Malgré les tortures physiques et mentales, malgré les humiliations, je n’ai jamais dénoncé mes camarades !
 
Hossein
 
La vie quotidienne dans le camps : la faim
 
A titre d'exemple, le repas d'un prisonnier en 1942

Image1

 
Café le matin
Soupe à midi, 225 gr de pain et 20 gr de beurre ou de margarine
5 morceaux de sucres le soir
 
 
 
 
 
 
 
 
 Je m'appelle Michel, j'ai 42 ans, je suis prisonnier à Breendonk depuis 3 ans pour avoir vendu de la nourriture illégalement.  Breendonk est un camps incroyable, horrible, très noir, froid.  La journée débute à 4 h 30 du matin, les gardes frappent dans les portes et hurlent des ordres.  Il faisait glacial, pas de gant de toilette et pas d'eau chaude, nous devions aller vite.
Nous sommes forcés de travailler à raison de 18 heures par jour, nous devons retirer la terre autour du fort.  Nous en avons déplacé 300 000 tonnes !  J'ai perdu 30 kg, je n'ai plus la force de soulever la moindre pelletée de terre.  J'ai eu de la chance, car un gardien m'a trouvé un autre emploi.  Je dois maintenant préparer les repas pour les prisonniers.  D'autres onteu moins de chance et sont tombés d'épuisement.
 
Mevlut
 
 
Les chambres, loin d'être un havre de paix
 

Image3

Image4

Des couloirs interminables, froids et humides avec de chaque côté, des cellules. 

 1942, je m’appelle Martine, j’ai 8 ans. Je vis avec ma grand-mère, mes parents ont été arrêté et  sont détenus dans un camp de prisonniers. J’ai très peur, je ne dors pas, mes parents me manquent, je ne sais pas quand ils rentreront.  Dehors, il fait froid, ma grand-mère réchauffe la soupe.  Mon amie Sophie vient jouer avec moi tous les jours. Son papa est également détenu à Breendonk, il s’appelle Michel. Nous écoutons la radio qui ne cesse d’annoncer des bombardements. Un matin, je me lève et ma grand-mère est morte, je courre chez Sophie, et me jette dans ses bras.J’ai 10 ans et je m’appelle Sophie. Je vis avec ma maman car mon papa est prisonnier. La nuit, j’ai peur, je ne dors pas car j’entends le bruit des bombes qui siffle près de ma maison.Je ne mange presque rien et je suis très mince. Heureusement, j’ai une amie très chère qui se prénomme Sophie. Elle est plus jeune que moi et j’essaye de la consoler. Le jour où sa grand-mère est morte, maman est entrée à l’hôpital. Nous sommes restées seules toutes les deux et nous pleurons à chaudes larmes. Un voisin est venu nous expliquer qu’il venait de sortir du camp et que c’était terrible. Les allemands battent, torturent, agressent nos parents. Nous perdons espoir.

 Pour passer notre temps et dans l’attente de revoir nos chers parents, nous frottons de tout notre cœur les deux maisons du grenier à la cave.  Chaque jour, nous allons chercher des fleurs et nous les mettons sur les tables. Le soir, nous nous blottissons dans le grand lit de mes parents pour se réconforter et se réchauffer.

Un matin, nous entendons des bruits étranges au rez-de-chaussée. Martine se met à pleurer, je la prends dans mes bras à la fois pour la rassurer et pour me donner du courage.
Je me cache derrière la porte qui surplombe l’escalier et doucement je regarde en bas.
J’appelle Martine et lui montre l’entrée de la maison.
Mon papa et ses parents sont de retour, le soleil est là, les oiseaux chantent c’est le plus beau jour de notre vie.
Mirella et Durdu

Image5

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le wagon de la mort, on y emmenait les « indésirables » à raison de 150 personnes par wagon, sans eau, sans nourriture et sans communs. Ce train partait à destination d’Auschwitz, Treblinka, Sobibor et d’autres camps de la mort dont les survivants gardent de biens tristes souvenirs.
 
 D'autres photos sont visibles dans le diaporama.
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